Historique

Historique du club

A Differdange, un certain Eugène Colbach, ancien soldat, donnait en 1886 les premiers enseignements de la gymnastique dans les jardins Steffen, de la rue Saint Nicolas. Il ne s’imaginait certainement pas que son initiative allait connaître, au fil des années, un spectaculaire succès et que 123 ans plus tard, la société de gymnastique fondée par lui et ses premiers disciples figurerait au premier plan de la scène gymnique luxembourgeoise.

Le souci de donner à l’association sportive un caractère social incita les premiers responsables à lui donner le nom de « Société de Gymnastique et de Sauvetage » (1887). En 1888 la société fut dotée de son premier comité officiel. Le président Deloos était entouré de Noël Gillen (vice-président), Clément Dominique (secrétaire) et de Lambert Michel (trésorier) alors que Charles de Tornaco figurait comme président d’honneur.

En 1904 le nom du club fut changé en « Société de Gymnastique L’Espérance Differdange ». Après la première guerre mondiale, en 1919, le club pouvait disposer d’une nouvelle salle de gymnastique.

En 1936 on enregistre la formation de la première véritable section de pupilles qui, sous l’autorité compétente de Nicolas Blau, allait suppléer à la carence d’une politique de recrutement systématique.

En 1938 l’Espérance se félicita de sa montée en division d’honneur, du coup elle se classa deuxième du championnat  par équipe. Belle performance qui fut dépassée, l’année suivante, par un premier titre de Champion National.

Notons cependant qu’avant de remporter la palme, elle avait épinglé à son tableau d’honneur le titre de Champion Individuel. Pendant une dizaine d’années (1927-1937), Metty Logelin dominait de la tête et des épaules ses concurrents dans la lutte pour la plus haute marche au podium. Il participait également aux Jeux Olympiques d’Amsterdam en 1928 et de Berlin en 1936, sans oublier les championnats du Monde et d’Europe. 

Le bel essor auquel l’Espérance semblait être promis fut brutalement freiné en 1940 par la guerre. Mais, dès 1945, grâce à un esprit de solidarité exemplaire, les Differdangeois s’employaient à guérir les plaies. La vie, lentement, reprenait son rythme d’avant-guerre. Sous la présidence de Ignace Freising, de 1945-1968, la société de gymnastique y puisait de nouvelles forces vives. Les subventions communales et particulières donnaient au club les moyens de créer des structures permettant un travail bien efficace. Le dévouement des frères Blau et d’Antoine Del Boccio à leur tâche de moniteur allait bientôt porter ses fruits.

L’Espérance au blason richement doré faisait preuve de ses titres de noblesse au-delà des frontières.  Aux Jeux Olympiques de Londres (1948) les organisateurs inscrivaient sur leurs listes pas moins de trois noms de gymnastes differdangeois : Josy Stoffel, Jos Bernard, Pierre Schmitz.

A quatre reprises encore (Helsinki 1952, Melbourne 1956, Rome 1960 et Tokyo 1964), Josy Stoffel défendait les couleurs de sa ville natale. Dans son palmarès venaient s’inscrire encore  quatre participations à des championnats du monde et d’Europe et 15 titres de champion de Luxembourg. Il était deux fois meilleur sportif de Luxembourg, entraîneur national de l’équipe luxembourgeoise (1965-1972), entraînait même l’équipe nationale de Belgique et  participait à bon nombre de rencontres internationales.  

Cette belle carrière connut un dénouement logique dans le travail de moniteur, Josy Stoffel travaillant inlassablement à assurer sa propre relève.

Les Stefanetti, Reichling, Kettenmeyer, Bernard, Ortolani et Falsetti, élèves dociles, essayaient d’imiter leur maître et allaient couvrir de leurs performances une nouvelle page glorieuse de la chronique de l’Espérance :

  • Ady Stefanetti: participation aux Jeux Olympiques de Tokyo en 1964, participation à trois championnats du monde et à deux championnats d’Europe, neuf  titres  de champion de Luxembourg
  • Jules Reichling  (entraîneur national 1973-1979,  membre de l’équipe nationale)
  • Albert Kettenmeyer (membre de l’équipe nationale)
  • Johny Bernard (participation à l’Universiade et à trois championnats d’Europe , championnats du monde à Ljubljiana (1978); six titres de champion de Luxembourg
  • Jos Schleich (membre de l’équipe nationale)
  • Françis Ortolani (membre de l’équipe nationale)
  • Gilbert Falsetti (une participation aux championnats d’Europe, membre de l’équipe nationale et président de la FlGym 1994-2000).

Que de satisfaction pour les membres du Comité devant le travail persévérant desquels les générations actuelles s’inclinent.

Depuis, l’Espérance n’a pas chômé et dans les années suivantes, d’autres gymnastes ont fait preuve de leur savoir-faire et de leur talent, notamment Mike Fiorese ( membre du cadre national ; participation aux championnats d’Europe junior (1996) et plusieurs fois titres de champion de Luxembourg ) ainsi que Urs Wirth , Tom Hutmacher, Gil Reichling  et Max Hoeser  tous membres du cadre national pendant plusieurs années. 

Toutefois, c’est une vérité banale, la vie est faite de hauts et de bas. Après l’apogée des premières décennies de l’après-guerre, la société de gymnastique connaît une phase de déclin. L’Espérance serait-elle à l’image de toute une ville qui, après avoir connue des années de la belle époque aux bruits usiniers témoignant d’une grande activité industrielle, est envahie par le doute ? ou bien serait-elle victime des avatars d’une jeunesse prisonnière de l’emprise des « mass media » attirée vers d’autres activités ? Quoiqu’il en soit, avec le nouveau centre de gymnastique, inauguré le 22 janvier 2009, nous sommes persuadés de recruter des jeunes gymnastes et  de réaliser de bonnes performances dans le futur.